Les biais cognitifs : ces petits pièges de notre esprit qui nous jouent des tours !

Nous nous sommes tous déjà effarouchés avec un ami sur un ou des sujets à débats, en finissant par dégainer toute une ribambelle d’arguments qui ont commencé à perdre du sens au fur et à mesure de la discussion, pour finir avec des arguments du genre : « Mais si, la fonte du permafrost est la conséquence directe des gens qui mangent de la viande ! ». Quand on commence à sortir des arguments avec des raccourcis pareils, ce n’est en général pas bon signe pour la santé de la conversation, et pourtant on se fait si facilement avoir à chaque fois. Surtout quand on ne connaît pas ce qu’il se passe derrière… La vérité, c’est que ce genre de réaction est typiquement humaine et … biaisée !  Nous parlons ici des biais cognitifs.

Les biais cognitifs : kézako ?

Les biais cognitifs sont des erreurs de jugement ou de perception que notre cerveau commet, souvent sans même que nous nous en rendions compte. Ces biais sont en réalité des raccourcis mentaux, appelés aussi « heuristiques », que notre cerveau utilise pour gagner du temps et de l’énergie. C’est un peu comme quand on cherche à retrouver notre chemin et qu’on prend un raccourci pour arriver plus vite à destination. Sauf que, parfois, ces raccourcis nous mènent à des conclusions erronées ou biaisées. Et en prenant des raccourcis pareils, on loupe généralement le panneau DANGER qui était sur le chemin balisé…

Nous en avons tous et en utilisons sans nous en rendre compte. D’ailleurs, nos biais cognitifs peuvent également influencer la façon dont nous interagissons sur les réseaux sociaux. Les algorithmes de ces plateformes ont tendance à nous présenter du contenu qui correspond à nos opinions et à nos centres d’intérêt, ce qui renforce nos biais et crée des chambres d’écho. Nous avons davantage de chances d’entrer en contact avec des personnes partageant nos points de vue, plutôt qu’avec celles qui ont des opinions divergentes ! Ce phénomène a été observé lors d’événements politiques majeurs, comme les élections américaines de 2016, où les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans la formation des opinions des électeurs, parfois en exploitant et en accentuant ces biais cognitifs. Cela peut nous conforter dans nos croyances et nous rendre moins ouverts aux idées nouvelles ou différentes. C’est un exemple concret de la manière dont nos biais cognitifs peuvent influencer notre perception de la réalité et nos interactions avec les autres, même dans l’environnement numérique.

C’est surtout en période de stress qu’on se retrouve ultra doué pour sortir des biais à tout va. Le fait de stresser, de paniquer, oblige notre cerveau a trouvé une échappatoire le plus rapidement possible. Il va donc prendre des raccourcis et mettre en lien des choses tant bien que mal. Cela explique un peu pourquoi, quand on est sur le coup de l’émotion, on peut vite dire des choses qui paraissent insensées quand on a repris nos esprits.

Il y a une très grande variété de biais.

Les biais cognitifs : ces petits malins qui se cachent partout !

Il existe de nombreux biais cognitifs, et je suis sûr que vous allez vous reconnaître dans certains d’entre eux. Par exemple, le biais de confirmation, c’est cette fâcheuse tendance à ne prêter attention qu’aux informations qui confirment nos croyances, tout en ignorant celles qui les contredisent. Ou encore, l’effet de halo, qui nous amène à juger une personne sur une seule caractéristique (par exemple, son apparence) et à extrapoler cette impression à toutes ses autres qualités.

Il y a aussi le biais de groupe qui se produit lorsque nous accordons plus de valeur aux opinions ou aux comportements de notre groupe d’appartenance, même s’ils ne sont pas rationnels ou justifiés. Par exemple, si vous êtes membre d’un parti politique, vous pourriez avoir tendance à soutenir toutes les décisions prises par ce parti, même si vous n’êtes pas d’accord avec certaines d’entre elles.

Alors, vous voyez de quoi je parle ? Ces biais cognitifs sont partout, et ils nous influencent dans notre vie quotidienne, que ce soit dans nos relations, nos décisions ou nos opinions.

Il y a plus de 200 biais référencés !

Comment déjouer ces pièges de l'esprit ?

porte dorée

Maintenant que vous savez ce que sont les biais cognitifs et comment ils nous affectent, vous vous demandez sûrement comment les éviter, n’est-ce pas ? Eh bien, la première étape, c’est de les reconnaître ! En prenant conscience de nos biais cognitifs, on peut commencer à les corriger et à penser de manière plus objective.

Alors bien sûr, avec autant de biais possibles, il est vraiment difficile de tout reconnaître d’un coup. Mais on peut arriver à des résultats très impressionnants et assez rapidement. Par une analyse de son fonctionnement et de la manière dont on perçoit et prend des décisions, on décèle vite des tendances qui se répètent, et, souvent, qui cachent un biais cognitif que nous pouvons nous amuser à atténuer alors. La prise de conscience aide déjà beaucoup à se modifier. Le travail sur soi complète la transformation.

Il est important de cultiver un esprit critique et de s’ouvrir à des points de vue différents. N’hésitez pas à questionner vos croyances et à vous entourer de personnes qui ont des opinions différentes des vôtres. Cela vous aidera à prendre du recul et à remettre en question vos propres biais.

Pourquoi les biais cognitifs ne sont pas toujours nos ennemis

Soyons un peu plus optimiste ! Il est vrai que les biais cognitifs peuvent nous jouer des tours et nous amener à prendre de mauvaises décisions. Cependant, ils ne sont pas tous mauvais ! En réalité, ces raccourcis mentaux ont été développés par notre cerveau au fil de l’évolution pour nous aider à traiter rapidement les informations et à nous adapter à notre environnement. Par exemple, le biais de disponibilité nous pousse à nous focaliser sur les informations les plus récentes ou les plus marquantes, ce qui peut être utile pour réagir rapidement face à une menace. Si on entend soudainement à la radio une alerte rouge inondation qui touche notre région, on va avoir tendance à oublier ce qu’on va cuisiner en rentrant mais plutôt à réfléchir à comment se protéger et protéger les objets les plus essentiels.

L’astuce, c’est donc de trouver le juste équilibre entre ces raccourcis mentaux et notre capacité à penser de manière critique et nuancée.

En conclusion : croyez en vous !

Gardez en tête que, même si ces biais cognitifs peuvent nous causer des problèmes, ils sont aussi une partie intégrante de notre fonctionnement mental et ont leur utilité. L’important, c’est de les reconnaître, d’apprendre à les gérer et, surtout, de rester ouverts et curieux face aux différentes facettes de la réalité.

Alors, la prochaine fois que vous vous surprenez à tomber dans le piège d’un biais cognitif, rappelez-vous que nous sommes tous humains et que ces petits pièges de l’esprit font partie intégrante de notre expérience. Et surtout, n’hésitez pas à partager vos découvertes avec vos amis et vos proches, car rien ne vaut une bonne discussion pour mettre à jour nos croyances et élargir nos horizons !